Dans son best-seller « Zeit der Zauberer » (Klett-Cotta, 2018; « Le temps des magiciens »), Wolfram Eilenberger donne vie à la philosophie des années vingt, qui s’accompagne de toute une décennie entre joie de vivre et crise économique, après-guerre et national-socialisme naissant. L’ascension fulgurante de Martin Heidegger et son amour pour Hannah Arendt. Un Walter Benjamin chancelant et son amour fou pour une anarchiste lettone à Capri qui l’a rendu lui-même révolutionnaire. Le génie et fils de milliardaire Ludwig Wittgenstein qui, alors qu’il était considéré comme le « dieu de la philosophie » à Cambridge, enseignait, une fois appauvri, à des élèves de primaire dans la province de la Basse-Autriche. Et enfin Ernst Cassirer, qui, des années avant son émigration, a vécu à ses dépens l’antisémitisme croissant dans les quartiers populaires de Hambourg. Wolfram Eilenberger voit l’origine de notre monde actuel dans les milieux de vie et les pensées révolutionnaires de ces quatre philosophes exceptionnels. Dans le journal « Der Spiegel », Romain Leick écrit que « Zeit der Zauberer » est un livre qui raconte avec informations, détails, passion et érudition « la grande décennie de la philosphie » entre 1919 et 1929 – ces dix années durant lesquelles le destin de l’Europe eut à choisir entre la démocratie et la dictature, et où l’histoire du monde dut retenir son souffle.

Wolfram Eilenberger, rédacteur en chef de longue date du « Philosophie Magazin », chroniqueur du « Zeit », et présentateur de l’émission de télévision suisse « Sternstunden der Philosophie », est le spécialiste de l’histoire des idées le plus doué de l’espace germanophone.

Romain Leick, journaliste luxembourgeois, directeur pendant de longues années des départements de la culture et de l’international du « Spiegel », s’entretiendra avec Wolfram Eilenberger au sujet de la décennie la plus importante de l’histoire des idées allemande. Il ne s’agit pas d’une discussion entre spécialistes de la philosophie, « mais (…) sur ce que signifie de faire sa vie philosophiquement, ce que signifie de concevoir et d’accepter la pensée comme moteur de son propre mode de vie ».