Ces « petits motets manuscrits », comme l’annonce le premier titre du recueil rassemblé aux éditions du centre de musique baroque de Versailles par le musicologue Jean Duron, furent écrits pour les offices nocturnes des défunts. Véritables joyaux méconnus, les « leçons des morts » datent de 1696-1697 et ne furent pas publiées du vivant du Père Brossard, alors maître de chapelle à la Cathédrale de Strasbourg. On connaît davantage les Leçons de Ténèbres, (de François Couperin ou de Marc-Antoine Charpentier par exemple) qui mettent en musique les textes beaucoup plus connus écrits pour la Semaine Sainte.

Dans cette œuvre rare qu’est celle de Sébastien de Brossard, la musique met en évidence le texte, dont le style parfois exclamatif et souvent introspectif, est propice à la réflexion spirituelle, et ouvre sur toute la dimension philosophique des textes, dans l’ambiance intimiste des offices nocturnes.