L’Espagne a basé sa croissance, jusqu’à l’éclatement de la bulle immobilière en 2009 et l’entrée conséquente du pays dans la période de crise et de récession actuelle, sur un nombre démesuré de projets immobiliers qui ont apporté une prospérité apparente dans un court délai mais qui ont aussi provoqué la situation dont le pays est victime aujourd’hui. L’énorme augmentation du secteur de la construction a enrichi des spéculateurs sans scrupules qui se sont servis à la fois d’un secteur financier carrément irresponsable, qui a attribué des crédits avec très peu de garanties, et d’une classe politique clientéliste et corrompue. Le meilleur exemple de ce tourbillon de construction est sans doute la côte méditerranéenne, où, sous prétexte de développer le secteur touristique, des écosystèmes fragiles ont été détruits par la construction de lotissements de standing et la prolifération des terrains de golf. Cette augmentation exponentielle du nombre des terrains de golf est d’autant plus étonnante et dépourvue de tout sens que ces régions ont un déficit endémique d’eau qui contraste avec les besoins énormes des terrains de golf.

La guerra del golf est un documentaire de la comédienne et réalisatrice Lucía Sánchez qui décrit cette situation paradoxale de la Murcie à travers d’entretiens avec des résidents, des touristes, des experts en économie et en écologie et des travailleurs immigrés.