Nous pouvons tout avoir

La fin de l’utopie

En tant que femmes artistes et mères de famille, Nora Koenig et Anne Simon se sont demandé s’il était vraiment possible de tout avoir comme elles avaient essayé de s’en convaincre ces dernières années. Bien qu’elles soient toutes deux issues de milieux assez privilégiés et pleinement conscientes que la société a parcouru un long chemin, elles se sont toutes deux retrouvées dans des situations où elles ont dû admettre que le triangle parfaitement instagrammable de la carrière et de la famille est un modèle culturel et socio-économique aveuglant qui, au final, ne fait rien d’autre que de jouer avec les règles d’un système malsain trouvant ses racines dans les mêmes structures que celles que nous combattons tous encore.

C’est ainsi que, grâce à la subvention du ministère de la culture pour l’aide en cas de pandémie – recherche à domicile, elles ont commencé à réfléchir et à rédiger les premiers récits possibles de fiction sociale sur la question d’une société dirigée par les femmes.
Et si c’était à un groupe de femmes – inspirées par des figures historiques ou mythiques – de reconstruire la société à partir de zéro, mais qu’elles ne disposaient que d’un temps limité pour remodeler le monde ? Une société fondée sur l’équité, la justice sociale et la paix est-elle vraiment possible ? Comment un tel monde pourrait-il fonctionner ? Quelles vieilles structures familières devraient être détruites ? Quelles différences culturelles apparaîtraient au grand jour ? Quels nouveaux problèmes ou ambiguïtés ces utopies mégalomaniaques entraîneraient-elles ? Et quelles idées joliment radicales et bien intentionnées risquent de basculer tôt ou tard dans le dystopique ?

Pendant leur résidence à neimënster, le duo se concentrera sur le développement du projet : constitution d’une équipe, recherche des possibilités de production et affinement des pistes narratives et des choix formels.